Un projet environnement et citoyenneté pour faire revivre la colonie

Le Moulin de la Ville va renouer avec sa tradition de terre d'asile

Un projet de classe verte porté par l'association

Sortie découverte des scolaires sur le site, septembre 2006

 

L’association Vivre à la Ville, depuis 2001, travaille à la valorisation d’un patrimoine rural acheté par la ville de Paris au 19e siècle par le Baron Haussmann pour alimenter la capitale en eau potable. Ce patrimoine historique, riche en sources et ruisseaux se situe dans le département de la Marne, dans la Brie forestière, dans le village de Ville-sous-Orbais, rattaché au Pays d’Epernay Terres de Champagne.

Le projet d’Haussmann d’amener l’eau de la vallée du Surmelin par aqueduc vers la capitale n’ayant pas été mené à terme à cet endroit, les 100 hectares de forêts et prairies ont été mis à disposition des égoutiers de la ville de Paris. Au fil du temps, ils aménagèrent en ces lieux une colonie de vacances avec deux fermes et des maisons individuelles.

Le Moulin de la ville a abrité des réfugiés espagnols en 1936 et les enfants de résistants déportés. La colonie fut active jusqu’en 1968. Elle accueillait principalement des enfants de familles modestes et des orphelins de la Ville de Paris.

Valides et handicapés

Vivre à la ville a présenté dès 2001 un projet de réhabilitation du site. Lequel a séduit la ville de Paris, propriétaire des lieux. Il consiste à faire revivre la colonie de vacances sous la forme d’une classe verte sur le thème de l’eau et de la citoyenneté. Ce projet pédagogique est une nouvelle possibilité de développement pour le secteur, renouant avec les échanges entre les citadins et les ruraux.

Plus qu’un patrimoine, c’est un héritage moral et une philosophie de vie qui sont mis en avant. L’association  considère chacun comme une personne ayant sa place dans une société qu’il convient de comprendre. «La spécificité de notre classe d’eau sera sa capacité à rendre compte de la réalité de la ressource en eau du canton et plus largement du département : aussi bien auprès des jeunes locaux et des citadins qui participeront à la classe d’eau qu’auprès d’une population adulte conduite à visiter notre site».

Les adhérents mobilisés pour redonner vie à la Colonie

Echanges entre adhérents citadins et ruraux. Photo août 2009

 

« L’eau est une facette de notre projet et si nous souhaitons ancrer nos installations dans la réalité du territoire, c’est pour que le public, jeune ou adulte, reconnaisse l’étroite union des thèmes que sont l’environnement et la citoyenneté ».

Contactée en juin 2008 par une association qui représente les familles de personnes handicapées, l’UNAFAM, Vivre à la ville a décidé un travail en commun pour étendre l’accueil à la colonie à  tous les publics, valides et handicapés. Ce rapprochement est légitimé  par le fait que  la colonie est depuis sa création une terre d’asile, solidaire et tolérante.

L’eau, richesse locale

Dans le village de Ville-sous-Orbais, l’eau est omniprésente. Les bâtiments de la colonie sont situés près des berges du Surmelin. Sources, ruisseaux et mares, foisonnent dans le secteur aussi bien que les étangs. C’est toute une richesse locale à découvrir.

En 2006, 7000 scolaires ont participé à un séjour nature ou à un projet d’animation dans l’un des 22 centres d’éducation à l’environnement de la région Champagne-Ardenne. Une façon de conduire les enfants à une prise de conscience et à une attitude éco-citoyennes.

Le village de Ville-sous-Orbais : à gauche les bâtiments de la Colonie

La Ville-sous-Orbais. En partie droite, en orée de la forêt, les bâtiments de la colonie

 

C’est  un encouragement pour Vivre à la ville dont le  projet  porte un message fort et clair : « Vivre ensemble, se respecter, respecter son environnement et autrui, c’est possible ! Changer la vie, nos sociétés, nos pratiques, c’est possible : ça ne tient qu’à chacun de nous, puisque nous sommes tous les acteurs de nos vies ».
Un accord a été passé entre les collectivités locales et la ville de Paris pour mener à bien ce dessein de classe verte qui devrait voir le jour d’ici 2012.

La communauté de communes de la Brie des Etangs s’est réapproprié le site en 2006, via un bail de 99 ans. En septembre 2008, une première étude de faisabilité a été menée et financée par un partenariat Etat-Région-Collectivités locales pour définir le potentiel du site et les différentes hypothèses d’aménagement possibles. Elle a confirmé et enrichi l’orientation imaginée par l’association.

La rivière Le Surmelin, l'une des richesses du canton

La rivière Le Surmelin, l’une des richesses du canton